Acheter une
Chelydra serpentina ou une
Macroclemys temminckii, demande une réflexion particulière. Ces animaux, s’ils sont passionnants à observer et à regarder nécessitent des soins particuliers, et surtout, au vu de leur taille imposante, une installation adaptée. Il est donc important de se renseigner à l’avance et de se poser les bonnes questions.
- Suis-je vraiment passionné de Chelydridés, au point de souhaiter en élever un spécimen ?
- Mes conditions de vie me permettent t-elles de lui assurer un maintien optimal ?
- Est-il légal de posséder un Chelydridé là où je vis ?
- Suis-je prêt à m’occuper d’un animal à vie ?
- Pourrai-je assurer le nourrissage de ma tortue ?
- Ai-je suffisamment de temps à accorder à mon animal ?
- Ai-je pensé aux dépenses en matériel, vétérinaire, installations ?
- Ai-je un jardin, dans lequel je pourrais construire un bassin, sinon suis-je prêt à construire un immense aquaterrarium ?
Si la réponse à chacune de ces questions est oui, vous pouvez envisager sérieusement d’acquérir une Chelydra serpentina ou une Macroclemys temminckii. Si un seul non, ou une réticence s’oppose, mieux vaut renoncer immédiatement. La première chose à faire, est d’acheter tout le matériel nécessaire à l’accueil de la tortue, aquarium, sable, système de filtrage, éclairage, système de chauffage ainsi que de la nourriture (repérer à l’avance les points de vente pour ne jamais en manquer).
Au moment de l’achat, il faut privilégier des spécimens dont nous avons la certitude qu’ils sont nés en élevage et non prélevés en milieu naturel. L’animal doit être en bonne santé, de couleurs sombres et brillantes. La peau ne doit pas présenter de rougeurs anormales, et la tortue doit être vive et se déplacer avec agilité. Il convient de l’observer à l’avance avant de s’en saisir pour la regarder de plus près. La carapace doit être solide, et le plastron peut être légèrement plus mou sans que l’on s’en inquiète. Les yeux doivent être brillants, ouverts et sans muqueuses. On peut pincer l’animal pour s’assurer de sa réaction (il peut essayer de mordre ou se rétracter dans sa carapace). Une tortue amorphe n’est probablement pas en bonne santé !
Concernant l’aquarium, il est conseillé de l’aménager plusieurs jours auparavant et de laisse filtrer l’eau, afin de la purifier un peu. La tortue sera transportée hors de l’eau sans problème, posée sur un linge humide en cas de long voyage, puis placée dans son nouvel habitat. Durant deux jours, elle prendra ses marques et il faudra veiller à ne pas la perturber. Puis le nourrissage pourra commencer. Les chelydridés ne présentent pas de problème majeur d’acclimatation.
Manipuler une tortue (selon Stan Grelewski)
Il va de soi, qu’au vu de leur agressivité, les chelydridés doivent être manipulés avec un soin particulier. D’habitude timides elles deviennent agressives lorsqu’on les approche ou que l’on essaye de s’emparer d’elles. Néanmoins, cela dépend des spécimens. J’ai possédé une Chelydra serpentina qui ne m’a jamais mordu, et n’a jamais présenté de signe d’agressivité à mon égard, même pendant les manipulations. Néanmoins, il faut toujours rester très prudent, un spécimen pouvant être imprévisible. Une tortue adulte peut infliger de graves blessures ; et si une Chelydra peut sectionner des doigts, on imagine le danger que représente une Macroclemys adulte.
Même bébés, certains spécimens présentent déjà un comportement de défense agressif, et il faut veiller à les saisir avec précautions. Un jeune peut être attrapé d’une seule main, saisi sur les côtés de la carapace, maintenu par un doigt sous le plastron.
Des spécimens de taille moyenne doivent être attrapés d’une seule main, par l’arrière de l’animal, le pouce sur la dossière et les autres doigts sur le plastron ; la queue entre index et majeur.
Pour les gros spécimens, la prudence est de rigueur, les deux mains saisissent l’animal de chaque côté de la queue, derrière les pattes. Les tortues habituées peuvent être attrapées par les côtés. Souvenez vous que les pattes sont puissantes, à l’avant comme à l’arrière et que la tortue peut essayer de se dégager en repoussant vos mains.
ATTENTION : il est formellement déconseillé de saisir une tortue par sa queue, au risque de lui infliger de graves sévices aux vertèbres ! De plus en essayant de se dégager, vous courrez le risque qu’elle parvienne à se retourner pour vous mordre. Macroclemys temminckii doit être manipulée de la même façon… mais il deviendra peut à peu de plus en plus difficile de soulever un gros spécimen. Etant donné que le cou est plus court, on peut alors attraper l’animal par le haut et le bas de la carapace.